L’International Longshoremen’s Association (ILA), a annoncé des grèves très probables à partir du 1er octobre dans les ports de la côte Est de l’Amérique et du Golfe du Mexique.
En effet, l’ILA, qui est le syndicat le plus important de l’industrie du débardage nord-américain, a fait savoir à la United States Maritime Alliance (USMX) que l’accord actuel entre les deux organisations, arrivant à échéance le 30 septembre 2024 et en vigueur depuis 6 ans, ne serait pas prolongé.
L’ILA, qui négocie au nom des travailleurs de trois douzaines de ports américains, allant du Maine au Texas et qui traitent environ 50% des importations maritimes du pays, a prévenu que ses membres étaient prêts à cesser le travail s’ils n’obtenaient pas de contrat renégocié d’ici cette date.
L’USMX souhaite éviter une grève, qui selon elle, serait inutile et coûteuse aux deux parties. Cependant, certaines négociations locales restent bloquées (notamment à Mobile, Jacksonville, Tampa et Philadelphie) et l’ILA reste ferme dans sa volonté de les résoudre avant d’aborder la négociation du contrat-cadre global.
Un nouvel accord avant le 1er octobre semble donc peu probable.
Les causes du conflit
Les principaux points de discorde entre l’ILA et la USMX sont les augemtations de salaires, les prestations de santé et l’utilisation de technologies de terminaux automatisées.
L’ILA pointe du doigt la sécurité de l’emploi fragilisée à cause de l’automatisation, tandis que l’USMX assure que leurs propositions salariales sont à la pointe de l’industrie et que des pratiques modernisées peuvent accroître l’efficacité tout en garantissant les emplois.
Réclamations sur la hausse des salaires
L’ILA réclame des augmentations salariales dans le but de compenser l’inflation actuelle, mais aussi comme rétribution logique pour les employés des bénéfices extraordinaires réalisés par les transporteurs maritimes pendant la pandémie de COVID19 les années précédente.
Les travailleurs portuaires de l’Ouest des États-Unis avaient obtenus une augmentation de salaire de 32% lors de leur renégociation de juin 2023. La USMX est prête à s’aligner sur ce montant, mais les dockers de la côte Est et du Golfe n’estiment pas cela suffisant.
L’automatisation des ports en question
Les représentants de l’ILA reste sur une position ferme contre l’automatisation des ports d’Amérique de l’ESt. S’ils soutiennent certaines technologies parce qu’elles rendent le travail plus efficace, ils exigent que les tâches restent effectuées par un être humain. Ils sont radicalement opposés à ce que des robots prennent entieremment la place d’humains et ne font aucunement confiance aux promesses d’autres moyens pour rémunérer la main-d’œuvre existante.
Pour l’USMX, cependant, cette focalisation sur l’interdiction de l’automatisation rendrait nécessairement les importations américaines plus chères et les exportateurs américains moins compétitifs sur les marchés mondiaux. Ne pas tendre vers plus d’efficacité dans les ports américains (navires immobilisés moins longtemps) pourrait amener les compagnies maritimes à trouver des alternatives hors des États-Unis, selon l’USMX.
Conséquences
Il est estimé que pour chaque semaine de grève potentiel, ce serait 1,7 % de la flotte mondiale de porte-conteneurs qui resterait bloquée.
Les effets immédiats seraient probablement des délais plus longs et un éventuel réacheminement des marchandises pour éviter les ports concernés par la grève.
Cela aurait pour conséquence une augmentation significative du trafic dans les ports canadiens d’Halifax et de Montréal principalement en raison de leur proximité avec les transporteurs ferroviaires, ce qui les rend idéaux pour le fret entrant et sortant.
Les jours de transit supplémentaires, les doubles passages frontaliers, les opérations maritimes à Halifax et ferroviaires à Huron (Michigan) causerait sans aucun doute des retard des expéditions, d’augmentation des coûts de transport et même de ruptures de stock sont des préoccupations sérieuses.
Compte tenu du volume considérable de marchandises transitant par les ports de la côte Atlantique des USA et du Golfe du Mexique, les conséquences pourraient considérablement perturber le commerce mondial, créant des goulots d’étranglement qui retarderaient les expéditions de toutes sortes, des produits périssables aux matières premières pour la fabrication.
Une possible intervention du président Biden ?
En théorie, comme tout président américain, Joe Biden a le pouvoir d’intervenir dans les conflits de travail menaçant la sécurité nationale en vertu de la loi fédérale Taft-Hartley. En invoquant cette loi, une période de réflexion de 80 jours peut-être imposée, obligeant les travailleurs à travailler pendant que les négociations se poursuivent.
Cependant, selon l’administration Biden n’a pas l’intention d’invoquer une loi fédérale pour empêcher une grève dans les ports et, pour l’instant, encourage seulement les parties à rester à la table des négociations.
Même dans le cas où la loi Taft-Hartley seraient invoquée, elle ne solutionnerait pas le problème, elle repousserait simplement l’échéance.
Que faire en cas de grève ?
Dans le cas d’une grève importante dans les ports maritimes de l’Amérique de l’Est, des précautions devront être observées et des alternatives étudiées :
- Solutions d’acheminement et itinéraires alternatifs : utilisation des ports de la côte Ouest ou les ports canadiens, afin de minimiser les retards.
- Communication efficace : travailler avec des professsionnels pouvant rendre compte de l’état des livraisons en temps réel, pour pouvoir parer au mieux aux éventuels retards et imprévus.
- Expertise en douane et conformité : prévoir de pouvoir gérer les formalités administratives en toute situation et dans n’importe quel pays.
- Planification de la gestion des risques : évaluer les chaînes d’approvisionnement, identifier les vulnérabilités et se préparer à la possibilité de fermetures de ports.
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